Dans la presse internationale, le Grand-Duché de Luxembourg est souvent célébré pour ses paysages pittoresques, ses transports gratuits, son économie florissante et sa qualité de vie élevée. Mais derrière cette façade de prospérité, la presse locale et de nombreuses organisations spécialisées constatent une réalité paradoxale : un pays « si riche et si pauvre à la fois ». Cet écart économique se fait ressentir particulièrement au sein d’un groupe précieux de notre société, dont on parle souvent peu ou prou : les seniors. La décadence se fait grandement ressentir en ce qui concerne l’habitat. Les défis auxquels sont confrontés les aînés en matière de logement ont un impact direct sur leur santé. Pour maintenir leur domicile actuel en bon état ou trouver des solutions de logement mieux adaptées à leur quotidien, il est crucial que le Luxembourg investisse davantage dans des infrastructures adaptées aux personnes âgées, offrant à la fois convivialité et sécurité. Parallèlement, les soins de santé jouent un rôle primordial dans la garantie d’une qualité de vie optimale pour nos aînés. Le Luxembourg doit persévérer dans la promotion de services de santé adaptés à leurs besoins spécifiques, tout en garantissant un accès aisé aux professionnels de la santé et aux traitements spécialisés.
Du côté des opinions recueillies par l’illustre acteur politico-algorithmique “Google Avis”, pour se faire une opinion de nos hôpitaux, les critiques internationales, sont nombreuses : l’absence du « U » d' »Universitaire » dans l’appellation « CHL” suscite des inquiétudes. Pour sûr, il manque le « U » d’« Universitaire » que l’on envie à nos voisins francophones. L’interrogation sur la signification du « L », laisse planer l’idée d’un Centre Hospitalier plus « Lucratif » que Luxembourgeois. La Zitha Klinik, quant à elle, appartient depuis 2014 au groupe des Hôpitaux Robert Schuman. Elle conserve de jolis couloirs ornés de belles photographies qui illustrent les années où médical rimait avec “amical” et “cordial” avec les Sœurs de la congrégation Sainte Zithe, considérées à ce jour comme les héritières de près de 150 ans de serviabilité, de compassion et d’humanité. Une Belle Epoque, où l’aide et l’empathie pour l’Homme quel qu’il fut (Jean Valjean y compris) prédominait sur le numéro de matricule : “C’est l’hôpital qui se fout de la Carte Vitale” s’insurge-t-on à jusque chez nous ! Informons au moins nos aînés des options qui s’offrent à eux : dans le doute et le désespoir, il est tout de même possible de recevoir des soins à l’étranger, notamment dans nos pays frontaliers. Un outil précieux à cet égard relatif à la Sécurité Sociale est le formulaire S2, qui facilite l’accès à des soins médicaux en Europe et dans quelques autres pays.
En ce sens, il est essentiel que le Luxembourg continue de d’informer nos aînés de leurs droits que ce soit en matière de soins spécifiques ou d’équipements médicaux à domicile, de la possibilité d’avoir un aidant ou de bénéficier de services pour une meilleure mobilité subséquemment. Il s’agirait également de soutenir en veillant à une mise à disposition de revenus suffisants pour couvrir leurs besoins de base et profiter de leur retraite en toute dignité. La réflexion européenne sur un revenu universel compensatoire, en complément d’une retraite souvent peu adaptée au mode de vie digital actuel, est une avenue à explorer pour alléger le fardeau financier des aînés.
En Afrique, « Un vieillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle » dit-on. Les « Aïeux », les « Ainés » ou la « Old School« , ont contribué de manière significative à la prospérité du pays. Leur sagesse, leur expérience et leur dévouement à leurs familles et à leur communauté ont joué un rôle essentiel dans la construction de la nation d’aujourd’hui. Kuertz gesot, le mieux-être des pensionnés, méritent une attention et un engagement constants. En investissant dans des logements adaptés à leur santé, des services de santé accessibles, des programmes de prévention et de maintien de la santé, ainsi que des mesures de soutien financier, il s’agit d’honorer leur contribution inestimable au tiny Grand-Duché. Leur capital santé est une ressource essentielle pour les générations à venir. C’est pourquoi il est temps de nous interroger sur les conditions de vie de nos aînés et de faire en sorte qu’elles soient à la hauteur de leur contribution passée et présente. Si wellen bleiwen wat si sinn.
Linda Saadaoui – Dr. en Sciences de l’Information et de la Communication
Editorial paru dans la presse Amiperas, Luxembourg, Octobre 2023