Si l’on se penche sur les différents écrans de l’actualité a commencer par la crises saniTaire subie aujourd’hui, nous sommes submerges par un vaste datanami (tsunami of data) d’informations glocales rassurantes ou a contrario tres inquiétantes ; des informations importantes ou a contrario tres repetitives; des informations d’agences de presse, des informations de Presse quotidienne régionale, des informations de drones, etc…
Ces informations – parfois burlesques au plus haut point – sont difficiles a suivre entre émetteurs et récepteurs : surinformation, mal-information, désinformation, rumeurs et autres légendes urbaines (la cousine/le voisin/la collègue qui connait flen, flen, flen qui travaille a l’Institut Pasteur …), etc. Aussi, notre conférence se penchera précisément sur les apports et les biais des traitements médiatiques en temps de crises. Elle s’intitule :
Crises sans frontières
De l’information locale à la communication globale
Ce 3e colloque Ameddias s’inscrit dans une démarche scientifique visant à réunir chercheurs et professionnels pluridisciplinaires autour de la notion de « crise » et de faits de société, touchant principalement les Sciences de l’information et de la communication.
Restant attentive aux notions de crise et de risque, c’est l’occasion pour l’association Ameddias de s’interroger sur les crises autour des frontières. Ce, à l’ère d’une 3ème révolution industrielle, en parallèle avec des crises sanitaires, à l’origine d’autres crises, migratoires, sécuritaires, humanitaires, politiques ou encore économiques. Ameddias entend réunir des chercheurs à l’international, afin de préconiser des axes d’évolution pour mieux informer, communiquer et comprendre ces crises et leurs traitements médiatiques pluriels.
Les frontières, qu’elles soient géographiques ou digitales sont redéfinies à l’ordre du jour, plus encore en temps de crise. Ces « nouvelles frontières » doivent être repensées, tant du point de vue d’une géographie spatiale que d’une géographie comportementale, s’attachant à analyser les comportements individuels et collectifs de populations, à travers le rapport qu’ils entretiennent avec leur territoire. Celles-ci impliquent une participation citoyenne selon les facilités d’accès aux Technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’international … Plus que jamais la « glocalization » et sa doctrine « think global, act local » tend à nous faire repenser à ces limites géo-spatiales.
Autant de réflexions autour de questions relatives aux frontières et remettant en cause le droit à l’international. En effet, qu’il s’agisse du droit citoyen à l’autodétermination des peuples, remettant en question l’appartenance de territoires, ou encore du droit déontologique d’informer sur les effets et les conséquences de colonies occupées, ceux-ci peuvent être relayés – mais aussi occultés plus rapidement, selon la prépondérance des médias qui choisissent de transmettre l’information . Si les conflits et les guerres concernant l’appropriation de territoires tendent à repenser le rétablissement progressif de postes frontières, la reconsidération de murs déjà construits ou envisageant d’être construits, il est aussi nécessaire de s’interroger sur les profits gagnés par certains Etats et a contrario sur les pertes engendrées pour d’autres. C’est dire que la perception des guerres territoriales par Carl Von Clausewitz (1780-1831) – théoricien militaire prussien – pour qui, « la guerre est la continuité de la politique par d’autres moyens », devient bien complexe à l’heure des TIC.
Les informations autour de frontières émergentes à l’international correspondant – ou ne correspondant plus – aux attentes de nations peuvent aussi être variées selon les médias émetteurs (traditionnels ou non). Pour exemple, si l’article 50 du Traité de Lisbonne permet à tout État de l’Union Européenne de pouvoir se retirer conformément à ses règles constitutionnelles, ce texte tend à être discuté de part et d’autres des frontières européennes. Ainsi, la pérennité et les axes d’évolution des activités économiques britanniques vers les marchés du Commonwealth sont très peu abordés – parmi ceux-là, on compte notamment d’émergents pays à l’international, pouvant tendre à une adoption de l’anglophonie scientifiquement ou encore culturellement. Et, outre leurs richesses terrestres, il s’agit aussi de se focaliser sur les profits et bénéfices des dernières industries culturelles et créatives (ICC) du Commonwealth en comparaison avec celles des ex-confrères européens du Royaume-Uni.
En effet, le thème des industries créatives s’est imposé dans les années 90, en même temps que l’avènement d’une société inédite où les TIC s’immergent autant dans la sphère publique que privée. Ce, aussi bien dans les pays de longue tradition industrielle, qu’au sein des nations moins industrialisées. Les industries de la création tendent à repenser l’ipséité des sociétés, tout en reconsidérant ses paradigmes économiques, culturels et politiques. En effet, le développement du numérique offre un nouvel essor à tout un pan de l’économie basée sur la création. Domaine permettant une libre circulation inédite et liée à un domaine très vaste recouvrant la production cinématographique et audiovisuelle, la publicité, l’édition, l’artisanat, le design, l’architecture… Et ce, avec un développement diligent de Technologies de l’information et de la communication (TIC), technologies digitales avec des facilités jamais disponibles auparavant, des technologies permettant l’abstraction des frontières.
Si le thème des crises tend également à être discuté selon la culture informative propre à différents territoires à l’international, il faut également considérer la réception de ses informations sans frontières. Pour – triste – exemple, en parallèle à des attaques terroristes sanglantes, c’est à l’international que des soutiens peuvent affluer vers des citoyens témoignant de leur détresse, abréagissant leurs affects, partageant leur effroi via des applications digitales de diffusion en direct (livestreaming). Si de telles applications clament vouloir abolir les frontières, encourager le partage ou encore repousser les limites de la connaissance, ce sont aussi les côtés plus lugubres qui tendent à être interrogés : violences, propos haineux ou xénophobes en direct. Ce, tout comme à l’ère de la radio –pouvant être un outil de propagande haineux – de la crise de 1929 à la seconde guerre mondiale. Si le 3ème Reich allemand a été coupable durant cette guerre, n’a-t-il pas aussi été la proie de ses avancées technologiques non régulées ? Autant de données inédites qui poussent à réfléchir aux atouts mais aussi aux conséquences de « nouveaux médias » non réfléchis dès leur apparition.
C’est la raison pour laquelle le retour ou l’établissement de nouvelles frontières ne peuvent être repensées pour l’Homme sans considérer l’avancée de « jeunes » technologies qui prennent de plus en plus d’avance sur ses propres savoirs.
Axe 1 : Frontières territoriales versus frontières digitales
La mondialisation des échanges et des informations est devenue une réalité mais quid des frontières pour cela les frontières ? Quels rôles doivent-elles jouer à l’heure de la mondialisation ?
Les contributions attendues pour cet axe mettront l’accent sur :
- les stratégies humaines, politiques et sociales mises en œuvre pour la recherche du bonheur, du bien-être ou d’un monde meilleur ;
- Les enjeux des migrations internationales et leurs impacts sur la mondialisation ;
- Les traitements médiatiques et transnationaux sur les enjeux de l’identité de migrants ;
- Les rôles et responsabilités des médias dans le traitement des discours sur les migrants.
Axe 2 : Médias émergents, migrations et cultures transnationales
Que ce soit pour des révolutions populaires ou de récentes vagues migratoires, aussi bien pour des peuples autochtones que migrants, les médias et médiations en lien avec des TIC émergentes peuvent fortement contribuer à la réussite – ou à l’échec de différents causes et lobbys politiques, sociaux, culturels ou économiques. La question est de savoir s’il existe des freins à ces technologies pour mieux les comprendre avant de les lancer. Et ce, d’autant plus que repousser des limites n’a d’intérêt que pour des avantages économiques potentiels. Aussi, autour de ces questions, quid également du Deepweb, le web « profond » aussi appelé « côté obscur de la toile », devenu une zone de non-droit où la vente d’objets voire d’armes illégales selon les Etats – peuvent aussi permettre une communication plus libre aux connaisseurs de cet espace en ligne méconnu. Connaisseurs qui peuvent même contribuer via ce Deepweb à contourner les grands pare-feux instaurés par des gouvernements, qui interdisent à plus ou moins long termes
Les contributions sont attendues autour des thèmes :
- Rôle et dynamique des médias traditionnels et sociaux dans le processus migratoire ;
- Communication des diasporas pour l’implantation de peuples migrants ;
- Informations sur les hinterland, les frontières et les ethnies ;
- Emigrations et immigrations entre connexion et traçabilité des trajectoires.
Axe 3 : Migrations et sociétés : pistes d’analyse et d’action
Face aux conséquentes vagues de réfugiés jamais égalée dans l’histoire, aux quatre coins du globe, le champ politique tente tant bien que mal de les comprendre : outre les migrations dues aux guerres, ce sont aussi d’autres causes qui poussent des peuples à quitter leur nation tels les changements climatiques ou encore des déclins économiques causant chômage ou encore dévaluation de monnaies au profit d’une sphère financière digitale. Quelles sont les préconisations de chercheurs pluridisciplinaires à l’international pour un meilleur traitement médiatique ? Pour mieux comprendre et proposer des pistes d’analyses, il s’agira de comprendre les vagues migratoires, leurs constances et leurs changements depuis leurs origines afin de faire face au mieux aux nombreux défis qui interpellent les sociétés glocales.
Les contributions attendues seront autour des thèmes :
- Analyse des trajectoires et des espaces géographiques des migrants : quelles politiques migratoires ? ;
- Migrations et développement économique ;
- Migrations et cultures selon les pays d’accueil ;
- Protection individuelle et culturelle des migrants en période de crise.
Axe 4 : Migrations internationales et pratiques transnationales
Les migrations internationales sont aujourd’hui un objet d’étude pour tous champs scientifiques. Elles font naître des pratiques discursives aux multiples enjeux. Le cas des Industries culturelles et créatives (ICC) est un exemple qui montre que face à la mondialisation, elles constituent un moyen de réduire les coûts de production et d’élargir un marché de segmentation. Il s’agira pour cet axe de montrer la place de ces industries culturelles dans un contexte migratoire et de décrire ses enjeux et perspectives de recherche.
- Les industries de la migration ;
- Alternatives professionnelles pour les peuples migrants ;
- Impacts des ICC sur les territoires et sociétés d’accueil.
Comité d’organisation : AMEDDIAS Luxembourg
Comité scientifique : Réseau AMEDDIAS International
Envoi proposition avant le 31 decembre 2020 : info@ameddias.org