MALAISE DANS LA CIVILISATION NUMÉRIQUE

MALAISE DANS LA CIVILISATION NUMÉRIQUE, SOUS L’ANGLE DE L’ÉCONOMIE, DE L’ANTHROPOLOGIE ET DE LA PHILOSOPHIE

À partir d’une réflexion philosophique et économique,  le Pr. en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC), Jean Paul LAFRANCE  s’interroge sur les avantages et inconvénients de la révolution numérique. « Data is the new oil » : c’est precisement sur la place pregnante, visible mais aussi invisible des donnees dans nos vies, que s’interrogera le Pr. LaFrance (Grandement apprecie et respecte par notre reseau SIC Ameddias a l’international au passage !).

 En un mot, le numérique est-il un humanisme qui tient compte du bien-être des citoyens ? Ou est-il plutôt une autre voie vers un capitalisme de surveillance, à savoir une société du marché des comportements individuels ?

Les données personnelles, offertes inconsciemment par les utilisateurs, sont « le trésor de guerre » des grandes entreprises du web (les GAFAM américaines et les BAT chinoises) et constituent la principale ressource de l’économie numérique. En parallèle des industries médiatiques, se développent les entreprises de services qui utilisent des plateformes de distribution numérique, telles Uber et Airbnb, et contribuent au phénomène de “macdonaldisation” du travail et d’appauvrissement de la classe moyenne. Que faire pour éviter la suppression des emplois engendrée par l’automatisation et la robotisation du travail ? Le numérique peut se révéler toxique lorsqu’il oblige les travailleurs à s’adapter à un système machiniste : l’homme oscille alors entre burn-out et hyperactivité.

Quelles pistes envisager pour transformer la civilisation numérique en un humanisme ?

1. Réformer le capitalisme qui nous pousse à consommer toujours davantage ;

2. Ralentir notre croissance économique et démographique devant l’impératif écologique ; nous vivons dans un monde fini ;

3. Amorçer une conversion personnelle car, comme nous l’ont enseigné les philosophes gréco-romains anciens (Socrate, Platon, Épicure, Sénèque, etc.),  la principale cause de la souffrance humaine sont les désirs désordonnés, les craintes exagérées de l’insécurité, la peur du futur et de la mort.

Jean Paul LAFRANCE

Jean-Paul LAFRANCE est Docteur en philosophie de la Sorbonne, Professeur en sciences de l’information-communication et membre de la chaire de recherche UNESCO ITEN de l’université Paris 8. 

Il fut le directeur fondateur du secteur académique des communications à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) à partir de 1970, enseignant invité à l’Université Autonoma de Barcelone, de Paris 8 et de l’Université d’Avignon. Auteur d’une vingtaine de livres, de communications scientifiques et de conférences.