Changer pour de meilleures habitudes alimentaires

Après la période des Cavalcades de Diekirch à déguster des Nonnefäscht, Verwurrelter et autres Gromperekichelcher à la pomme, le Luxembourg peut se réveiller avec un estomac bien rempli mais aussi bien farci, bien trop farci … Le printemps arrive et l’été aussi : de quoi se sentir concerné par l’effet « le maillot de bain, c’est pour bientôt ». Bas les masques ! Finie la période des déguisements de jolies princesses et nobles chevaliers. Les costumes dans un esprit Obélix guettent … C’est la raison pour laquelle, il s’agit de repenser nutrition et aliments. Comme le dit le proverbe espagnol et loin de vouloir critiquer l’effet éphémère de la haute gastronomie diekirchoise :« Pas d’artifice en cuisine pour déguiser une nourriture sans goût ».

Aujourd’hui, cette nourriture est composée d’hydrates de carbone, une partie importante d’un repas que l’on trouve dans de nombreux aliments en quantité plus ou moins importante. Ils sont surtout abondants, dans les pâtisseries qui sont faites à base de farine de blé raffinée, que l’on trouve partout dans nos supermarchés Cactus etc. Voici une liste de bons hydrates de carbone : lentilles, flageolets, haricots rouges, haricots blancs, pois cassés, fèves. Il s’agit d’être très sélectif sur les types d’hydrates de carbone. En effet leur plus grand problème sont leurs composants raffinés et donc très (trop) riches en sucres, ce qui signifie que l’index glycémique est trop élevé. A long terme, cela peut amener une personne à développer un diabète de type 2. Ce, à cause du dysfonctionnement du pancréas, un gain de poids, des maladies cardiaques etc.

L’Université Harvard T.H. Chan School of Public Health (American Journal of Clinical Nutrition, 19/10/23) affirme que le plus important n’est pas la quantité d’hydrates de carbone mais leurs types, à l’exception des pommes de terre qui ne doivent pas être consommées trop régulièrement en raison de leur index glycémique (taux de sucre élevé). Les résultats publiés par Harvard soutiennent fortement les directives diététiques qui recommandent de limiter la consommation de viande rouge (transformée ou non), d’après les déclarations de l’auteur Xiao Gu, chercheur au département de nutrition d’Harvard. Bien que des études antérieures aient établi un lien a analysé un grand nombre de cas de diabète de type 2 chez des participants suivis pendant une longue période apporte un plus grand degré de certitude quant à cette association. Le diabète de type 2 est en augmentation aux États-Unis et dans le monde entier. Cette situation est préoccupante, non seulement parce que cette maladie représente un lourd fardeau, mais aussi parce qu’elle constitue un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires, rénales, le cancer et même la démence. Par exemple, on recommande de manger des haricots ainsi que des pois chiches au lieu de pommes de terre (qui font prendre du poids) ; des fruits entiers au lieu de jus de fruits ; des céréales complètes, du pain de blé intégral, d’orge intégral ou de seigle, du quinoa au lieu de pains raffinés, car le pain sont naturellement riches en sodium.

Un autre problème est la consommation excessive de viande et de viande rouge en particulier. L’étude menée à Harvard a montré que les personnes qui consomment deux portions de viande rouge par semaine ont un risque plus élevé de développer un diabète de type 2. On peut donc songer à remplacer la viande rouge par différents types de poissons, des crevettes, palourdes, moules, huîtres, etc. Mais d’autres types d’aliments du quotidien se sont révélés très bons pour la santé. Tous les fruits oléagineux sont excellents tous comme les aliments lacto-fermentés (sauce de soja sans amidon de blé ajouté), les aliments protéiques d’origine végétale, les amandes, les noisettes, les noix, les noix de cajou ou encore la choucroute locale de nos cousins Alsaciens, par exemple.

Last but not least avant de songer à s’amuser dans les Processions willibrordiennes d’Echternach, un problème important totalement sous-estimé est celui des huiles utilisées pour la cuisson (surtout fritures) dans les restaurants, les cafétérias et cela est encore plus vrai pour les fast-foods, qui utilisent souvent des huiles bon marché de mauvaise qualité, utilisées plus d’une fois pour la cuisson. Le pire type d’huile est hydrogéné : il développe un toxique appelé acide gras trans, très mauvais pour la santé. Aujourd’hui, les acides gras trans semblent moins présents, mais en réalité ils le sont toujours, principalement dans les fast-foods, car les huiles utilisées pour la friture sont utilisées non pas une fois, mais facilement cinq fois, ce qui rend ces huiles très toxiques. Il s’agit toujours d’un problème majeur dans l’industrie agro-alimentaire. Cela concerne beaucoup de restaurants au Luxembourg, mais également dans le monde entier.

« La vieillesse est l’âge où les hommes s’occupent davantage de leur nourriture que de la serveuse, même si elle est jolie » écrivait le latiniste René Pichon. Mais si nos concitoyens s’occupaient plus de leur alimentation, ce sont non pas seulement eux-mêmes ou leurs proches qui en bénéficieraient ; mais aussi ces mêmes serveuses qui seraient bien contentes de s’imaginer aussi en forme qu’eux plus tard au même âge… en ces temps de pensions incertaines.

Pierre-Alexandre DEVAUX – Public Relation – Ameddias Luxembourg
P.A.D. – Procédure Alimentaire Durable

Article paru dans la presse luxembourgeoise Amiperas, 2eme trimestre 2024.

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