Y a pas que la religion qui est un opium

Hassiba BELHADJ TAHAR, 2008


Tout ces débats pour répondre aux « problèmes de banlieues » même la problématique à deux balles de ton article [sur le traitement médiatique des « tournantes »]. Ces jeunes qui se disent ne pas être français : j’ai entendu ça dans les « médias ». Ah ouais, ils ont fait un sondage, non, mais ils concluent ca après quelques reportages à la va vite, un match de foot des drapeaux algériens. Depuis quand un supporter de foot est-il un être doué, sensé, depuis quand à 16 ans ou 18 ans a t’on une parole sensée A ce stade on est révolutionnaire, je l’étais, je rejetais amèrement l’idée de citoyen, de république, d’autorité. Ce n’est pas un symptôme de quelque chose, moi je pense plutôt que c’est un salut tant qu’il y aura ca on pourra dire qu’on est dans une démocratie, les révoltés d’hier font les adultes engagés de nos jours.

Et quand on te parle de « banlieue », y a toujours un mot sur l’Algérie, rappelle toi mon film (sur mon grand père), le pourquoi je l’ai fait, j’avais ce sentiment de ne pas me sentir oui française plutôt je dirai dénoncer les valeurs de la république parce la dernière fois qu’on a parlé de repentance par a rapport à la guerre en Algérie à l’assemblée nationale y a eu un rejet total.
Y a un médecin qui présente une émission de santé sur France 5 qui a dit moi pendant longtemps j’en ai voulu à la France alors que c’est des français qui ont dénoncé mes parents et qui les ont amené à Auschwitz. Y a un très grand parallèle à faire entre la déportation en France dans les années 30 et la guerre d’Algérie et les conséquences sur les générations d’après. Comment on avale ca quand le pays dans lequel tu es née et que tu aimes, t’as fait du mal.Comment rester avec un mec qui t’as trompé une fois mais qui jure ne pas recommencer, comment pardonner, même s’il y a le droit à l’oubli, y aura toujours des restes et une blessure conséquente sur le couple. Pour moi, là on est dedans, c’est humain…

Nos politiciens répondent pas à des vrais besoins mais à des politiques émotionnelles. On sert la République mais là, la République a du sang sur les mains. Ces politiciens de l’époque et d’aujourd’hui ont fourvoyé les valeurs de la République: où a été la fraternité, la liberté et la solidarité dans les Aurès ou en 61 sur les quais parisiens ? 
Là on nous ballade, on nous dit ce n’est pas de notre faute, « c’est la vôtre vous ne savez pas vous intégrer ». C’est de ta faute si je t’ai trompé, tu ne faisais pas la vaisselle, tu t’occupais pas de moi. C’est tellement facile et lâche.

Alors oui, je te dis on est manipulé tellement que ça remonte même dans des débats journalistiques pourtant de qualité tant dans la recherche, la pensée, l’expertise se fourvoient : « l’abrutissement du peuple »

Y a pas que la religion qui est un opium.

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