Les méthodes des OING

par le Pr. Alexandre Marius Dées De Sterio – cours de Marius à l’Université de Metz (1998-2006)

revu par Thomas Galjatz et Linda Saadaoui

Plan du cours :

  1. De Propaganda Fide (la propagation de la foi)
  2. La Propagande politique : Dr Goebbels et Mr Hitler ! « Fas est hab hoste doceri », il est intelligent d’apprendre de l’ennemi
  3. La Réclame
  4. Les Relations Publiques
  5. Le Lobbying : les Relations Publiques vers les Institutions
  6. Les méthodes des OING

Le conseil de l’Europe est crée en 1949 avec une idée de base : discuter ensemble pour éviter les conflits comme la seconde guerre mondiale avec toutes les dérives qu’on lui connaît. C’est l’organe le plus ancien de l’UE. Son siège est à Strasbourg et l’objectif est de créer une Europe culturelle et de droit commun. Il a été question d’élaborer des structures de définitions de la démocratie parlementaire. Dès 1951, on a l’idée parlementaire d’y associer la société civile (OING) en consultation pour les grandes lignes de débat au niveau des pouvoirs locaux et de la région. Les intérêts de l’Etat (parlement), ceux de la société civile (OING) et les intérêts régionaux sont les 3 piliers du Conseil de l’Europe.

La structure du Conseil de l’Europe :

  • La direction : pas de Président mais un Secrétaire Général, différentes directions générales et des sous-directions qui traitent des domaines les plus spécifiques;
  • L’Unité OING;
  • La Cours Européenne des Droits de l’Homme dont les arrêts sont définitifs;
  • L’Assemblée Parlementaire constituée de députés élus par les parlements nationaux;
  • Le Comité des Ministres qui donne à l’Assemblée Parlementaire les sujets sur lesquels discuter.

Les syndicats sont les premières organisations reconnues comme des OING, ainsi que l’organisation européenne des syndicats libres et le syndicat de l’Eglise. Il y a aussi la Cours Européenne des Droits de l’Homme, à Strasbourg, qui ne juge pas mais qui prend des arrêts indiscutables par rapport à un jugement. Le Conseil Européen des Droits de l’Homme et les OING sont étroitement liées, les secondes informent et alertent le premier des écarts éventuels.
Certaines OING ont le statut d’ « Amicus Curiae » ce qui signifie « ami du tribunal ». Elles permettent de faire pression (grâce au Lobbying) sur les tribunaux pour accéder à la Cour Européenne des Droits de l’Homme et éviter de passer par le niveau national.
Dès le départ (1953), les OING ont joué un rôle important. On en compte environ 400 qui agissent au sein du Conseil de l’Europe et qui sont gérées par une assemblée générale, un comité de liaison. On note 10 groupes de travail qui regroupent les OING selon leur domaine de travail (Droits de l’Homme etc.). Ces groupes exercent eux-mêmes un certain lobbying ; lobbying fait ouvertement, à visage découvert.

Les OING ont différents objectifs :

  • d’abord, donner une bonne image de marque de soi auprès des interlocuteurs pour se distinguer des autres avec des buts précis et une identité claire. Dans cette optique, on note 3 types d’images :

– L’image miroir : l’association se plait à se contempler, c’est une manière positive de se voir pour les responsables. Cette image est inutilisable en communication (trop subjectif).

– L’image acquise : elle traduit la manière dont l’organisation est réellement perçue par le public. L’ennemi a une influence néfaste sur cette image.

– L’image désirée : elle est celle que les OING souhaitent avoir auprès du public. C’est sur cette image et sur l’image acquise que repose la communication d’une OING par un équilibre entre elles.

  • Par la suite il s’agit d’agir sur les problèmes communicationnels auxquels elles doivent faire face;
  • S’assurer que l’image véhiculée correspond bien à la réalité et vérifier que les publics importants n’aient pas une mauvaise opinion. Tout est une question de transparence, une clarification écrite doit être faite sur les objectifs de l’organisation pour une plus grande crédibilité;
  • Agir sur la communication qui doit correspondre au comportement de l’organisation : si l’on dit ce qu’on fait, on doit aussi faire ce que l’on dit. Il faut développer une identité claire et cohérente qui va refléter le rôle, le caractère et l’identité de l’organisation;
  • Travailler sur la préparation du Lobbying, préparer un programme de communication, faire le point sur ce qui a été fait, oublié ou négligé, définir les objectifs à atteindre ainsi que le message à faire passer, préparer son argumentation et établir une stratégie pour la réalisation des objectifs et pour le lobbying selon les différentes cibles (personnes, bureau, association …), publier des communiqués, voir si le but a été compris par l’adversaire et étudier tous les moyens de pression pour connaître le plus efficace sur le public que l’on cible car il ne faut pas essayer d’atteindre tout le monde;
  • s’assurer du sponsoring : il faut chercher à influencer les pouvoirs exécutifs et législatifs et ainsi faire du lobbying politique au profit de ses intérêts particuliers.

Dans ce but, il a plusieurs règles à tenir :

  • être transparent (fournir des informations aussi objectives que possibles);
  • avoir une image précise;
  • prévoir les arguments contraires;
  • continuer à alimenter le dossier des informations;
  • conserver une ligne politique sans se plier aux injonctions des interlocuteurs;
  • ne pas négliger la concurrence;
  • bien comprendre le processus politique sur lequel on cherche à peser;
  • intervenir au bon endroit et au bon moment;
  • vérifier la véracité des informations que l’on transmet;
  • se faire des amis avant d’avoir besoin d’eux : il ne s’agit pas de s’en servir seulement au moment du lobbying. Il faut aussi que son interlocuteur soit élu dans l’électorat et qu’il soit en rapport avec la ligne politique et l’idée que l’on défend;
  • il faut écouter l’interlocuteur car souvent, il connaît les rouages. Il vaut mieux ne pas jargonner pour éviter de l’ennuyer et risquer une non adhésion de sa part. Il faut être bref avec lui;
  • il faut dire la vérité car tout se sait;
  • ne jamais surestimer l’influence d’une seule personne, il faut comprendre l’importance des fonctionnaires permanents;
  • ne pas demander à un homme politique de faire des choses qu’il ne peut pas faire;
  • ne pas négliger les partis d’opposition qui peuvent se rallier à l’OING en tenant compte de l’évolution et de la société actuelle, même si leurs principes de base sont différents (exemple de l’homosexualité face à l’Église);
  • ne jamais passer par un comité pour faire des requêtes;
  • il ne faut pas dépasser les délais;
  • ne pas trop tenir compte des conseils des interlocuteurs (même si on doit les écouter pour certaines choses) et ne pas faire de vague.

Sources

Site officiel du conseil de l’Europe -i.htmlhttp://www.coe.int

http://lexcroissance.hautetfort.com/archive/2008/03/31/qui-etait-edward-bernays

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *